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Responsabiliser les spectacteurs 101: en contexte sportif, scolaire et de travail

November 26th, 2020 Respect: Outils & Conseils

Que signifie responsabiliser le spectateur?

Bien que nous soyons conscients du préjudice qui peut être causé à un enfant victime de maltraitance (qui comprend l’intimidation, l’abus, le harcèlement et la discrimination), plusieurs d’entre nous ne savent pas quoi faire si nous soupçonnons ou apprenons qu’un enfant a été victime de maltraitance. Les spectateurs outillés ont les connaissances et les outils nécessaires pour agir lorsque des mauvais traitements sont soupçonnés ou révélés. Cela signifie que les parents, les entraîneurs et les autres jeunes leaders ont une conscience et une compréhension claires des signes d’abus et de ce qui constitue de la maltraitance, des actions à prendre si un enfant révèle qu’il a été blessé et des étapes à suivre pour signaler un cas suspect de maltraitance.

Bien que cette définition et les informations ci-dessous s’appliquent aux contextes sportifs et scolaires, le thème général de responsabilisation du spectateur et les outils décrits ci-dessous peuvent être appliqués dans une variété de contextes, y compris le milieu de travail.

L’importance des spectateurs

La maltraitance est une question de pouvoir: le délinquant tente de contrôler ou de maîtriser la victime, causant ainsi, un préjudice. Cependant, les spectateurs qui soupçonnent ou sont conscients que des mauvais traitements ont eu lieu détiennent un pouvoir incroyable qui peut soit améliorer ou aggraver la situation et, ultimement, modifier les conséquences de ces agissements sur les victimes.

Il est normal que les personnes retardent ou ne divulguent pas qu’elles ont subi des mauvais traitements. Il existe de nombreuses raisons pour ne pas divulguer les comportements néfastes qu’ils subissent, notamment les différences de pouvoir, les sentiments d’impuissance, la peur de l’agresseur, l’isolement, le silence, le manque d’intervention des spectateurs et le déni organisationnel (Mountjoy et al., 2016). Si des spectateurs sont témoins ou soupçonnent des mauvais traitements mais ne disent rien, que ce soit en raison de l’acceptation du comportement, de la non-intervention, du déni ou du silence, les victimes peuvent croire que le comportement est acceptable et qu’elles seraient impuissantes si elles choisissent de s’exprimer (Mountjoy et al., 2016). Le rôle du spectateur est crucial pour que les personnes victimes de mauvais traitements se sentent à l’aise de divulguer quand elles subissent des mauvais traitements. Le rôle des spectateurs est aussi important pour comprendre quels comportements sont acceptables ou inacceptables et pour défendre les enfants dont ils ont la garde.

Comment lutter contre les mauvais traitements:

1. La conversation initiale

Si vous soupçonnez qu’un enfant subit des mauvais traitements ou qu’il vous révèle un incident où il a subi un préjudice, la première étape consiste à discuter de vos préoccupations avec l’enfant. La conversation doit être documentée et doit avoir lieu dans un espace sûr et confidentiel. La règle de deux s’applique toujours dans ce contexte, ce qui signifie qu’un autre adulte doit être présent pour la conversation. La conversation doit être aussi ouverte que possible; cela signifie d’utiliser une écoute active et empathique et éviter les questions suggestives ou insidieuses. (Jeckell et al., 2018). Si la divulgation se produit lorsque vous êtes seul avec un enfant, vous devez signaler l’incident à votre organisation et vous assurer de faire un suivi avec l’enfant et ses parents dès que possible pour discuter des prochaines étapes.

Il peut être difficile de savoir quoi dire et peut être aussi triste d’entendre que des mauvais traitements ont eu lieu. Les choses les plus importantes à retenir sont les suivantes:

  • Faites savoir à l’enfant que vous le croyez
  • Expliquez que ce qu’ils ont vécu n’est pas de leur faute et que le comportement n’est pas acceptable
  • Encouragez-les à être courageux et à parler du mal qu’ils ont subi

 

Chaque situation doit être traitée individuellement avec un soutien émotionnel et psychologique. Des services médicaux doivent être aussi proposés à l’enfant en fonction de ses besoins (Jeckell et al., 2018). Des ressources comme Jeunesse, J’écoute sont disponibles partout au Canada, 24 heures par jour, 7 jours par semaine pour soutenir les jeunes en détresse.

En plus du processus décrit ci-dessus, les parents peuvent trouver plus de ressources pour soutenir un enfant ou un jeune qui a divulgué un abus ou une inconduite grâce aux conseils décrits sur AidezMoiSVP.ca

2. Signalement des mauvais traitements

Tout adulte qui soupçonne qu’un enfant a subi des mauvais traitements a le devoir de signaler ses inquiétudes aux autorités appropriées. Si vous pensez qu’un enfant est en danger immédiat, composez le 911. Votre organisation sportive peut également avoir un processus interne pour signaler les cas de maltraitance. S’il est essentiel de contacter les autorités locales pour signaler les abus, alerter l’organisation sportive le plus tôt possible peut aider à protéger d’autres enfants qui peuvent encore être sous la garde du présumé contrevenant.

L’Association canadienne des entraîneurs a ici une liste complète de ressources que vous pouvez contacter à l’échelle nationale pour signaler vos préoccupations. Certaines de ces ressources comprennent:

 

3. La prévention

Après avoir signalé l’incident de maltraitance et pris des mesures pour remédier à l’incident, il est important pour les organisations de revoir leurs processus internes pour éviter que les mauvais traitements se poursuivent. Selon Mountjoy et al., (2016), cela peut inclure:

  • S’assurer qu’il existe des politiques et des codes de conduite clairs en matière de sport sécuritaire et de prévention de la maltraitance
  • Éducation et formation complètes et régulières sur les codes de conduite et les pratiques sportives sécuritaires
  • Maintenir ou créer un processus de recrutement standardisé pour le personnel / les bénévoles qui comprend une vérification des antécédents
  • Maintenir ou développer un processus de réclamations et de soutien
  • Continuer de surveiller et d’évaluer les pratiques sportives sécuritaires

 

Bien que les informations ci-dessus soient spécifiques au sport, des processus similaires peuvent être suivis dans les écoles et les lieux de travail. Si vous soupçonnez que l’intimidation, les abus, le harcèlement ou la discrimination, également connus sous le nom de mauvais comportements, se produisent dans votre école, il est important de contacter les autorités locales et le conseil scolaire pour signaler vos préoccupations. De plus, vous pouvez explorer les procédures de signalement d’incidents de mauvais comportements sur le site Web de votre conseil scolaire local. Les politiques et procédures de Bien-être à l’école (que vous trouverez ici) sur l’intimidation en sont un exemple, qui comprennent des ressources supplémentaires que les parents et les enseignants peuvent explorer.

Si des mauvais comportements se produisent sur votre lieu de travail, les processus de signalement peuvent différer en fonction de votre emplacement. Vous pouvez en apprendre davantage sur la recherche de soutien, le soutien des autres et la création d’un changement de culture pour prévenir les mauvais comportements grâce aux ressources des Stratégies en milieu de travail pour la santé mentale.

Enfin, vous pouvez en savoir plus sur comment reconnaître les mauvais comportements et les conseils pour agir en consultant les ressources ci-dessous:

 

Références:

Jeckell, A. S., Copenhaver, E. A., & Diamond, A. B. (2018). The spectrum of hazing and peer sexual abuse in sports: A current perspective. Sports Health, 10(6), 558-564.

Mountjoy, M., Brackenridge, C., Arrington, M., Blauwet, C., Carska-Sheppard, A., Fasting, K., … & Starr, K. (2016). International Olympic Committee consensus statement: harassment and abuse (non-accidental violence) in sport. British Journal of Sports Medicine, 50(17), 1019-1029.

 

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